hoplàlavoilà

A voté

Espère, comme en 2002, sortir de ce qui n'est plus qu'un mauvais jeu de rôles.
Même vote, mêmes motivations.
Est optimiste. Par choix de vie.
Est fébrile, a mal au ventre.
 

Photos prises à Paris, vitrine du 22 rue Caulaincourt.

fapfleus

1er rendez-vous à l'APOD, avec Salima.
Salima: "ah mais vous parlez français ?"
Moi: "oui, je suis française".
- Vous êtes allée à l'école, alors ?
- Euh, oui
- Ah. Ouh mais je vois que vous avez le bac ?
- Euh...
- Oulalah une licence ? Ah mais ça ne va pas être possible !
- ...
- Je vais voir

Salima dans le couloir, totalement incrédule:
- Mais elle parle français ! Elle a été à l'école !
Totalement admirative:
- Elle a le bac !
Etonnée:
- Ah tu crois ?
Quasiment en hurlant:
- Elle a une licence !
Estomaquée:
- Ah tu es sûre ?

Retour de Salima
- Oui, merci d'avoir attendu, je suis allée me renseigner parce que j'avais peur que l'ANPE ne se soit trompée en vous adressant à nous pour vous conseiller. Vous comprenez, nous sommes spécialisés dans les illétrés, les FAP et les FLEUS.
- ...
- Mais ma collègue m'a dit que nous acceptions tout le monde.

Formidable.
1ère fois que quelqu'un est bluffé par mes pauvres études avortées.
Ils acceptent tout le monde. Merveilleux.
Et ils sont compétents avec tout le monde ?

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2 semaines + tard, rendez-vous avec Isabelle, Salima est trop spécialisée. Très bien.
OK, des tests psys, une réflexion sur mon expérience, mes compétences, tout ça, parfait.
Ensuite on cherchera vers quoi tout cela peut m'orienter, si elle connaît un peu le marché du travail ok tout va bien.

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2 semaines + tard, courrier: Isabelle a cessé de travailler chez nous, vous avez rendez-vous avec Bertrand dans 2 semaines.
Je tel: mais mon RV de demain avec Isabelle ? Annulé ?
Annulé.
Formidable.

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2 semaines + tard, RV avec Bertrand.
- Ah la décoration événementielle, ah oui, oui oui oui. Ah eh bien vous pouvez travailler à la télévision, vous savez. Ils ont des émissions de décoration, à la télévision, vous savez. Je sais parce que ma femme les regarde. Tenez je vais vous aider à faire une lettre, nous avons des enveloppes et tout ce qu'il faut, et nous allons chercher les adresses sur Internet, nous avons une connexion Internet ici.
- Oui, merci beaucoup, mais je voudrais me réorienter profondément, euh peut-être voulez-vous que nous fassions le tour rapidement de mon expérience professionnelle ? 15 ans de déco événementielle, j'ai eu ma boite 7 ans, j'ai été free-lance, salariée, tout le panel, ce que je veux c'est me réorienter. Parce...
- Oui bien sûr avec la concurrence chinoise, bien sûr oui je comprends, ah la la oui c'est pour ça bien sûr, oui les chi...
- Euh non non... Mais... Avec Isabelle nous avions entamé une réflexion qui...
- Ah oui mais non, je ne connais pas les outils qu'utilisait Isabelle, ça je ne peux pas continuer son travail avec vous, ah la la oui vous allez être déçue ah oui bien sûr
- Non non mais pas forcément, vos outils sont sûrement très pertinents. Que pensez-vous me proposer ?
- Eh bien nous pouvons faire les courriers ensemble, nous avons des enveloppes, et nous regarderons sur Internet les...

Formidable.

Mais moi, je suis sortie toute requinquée par son esprit pratique et son énergie !

pas là

J'étais à la campagne
Partie pour travailler
Et j'ai tant travaillé
Que je n'ai pas blogué
Et vous m'avez manqué
je vous raconterai

Mais oulalah quand même j'ai profité profité profité c'était bon.
A l'Angélus du matin, plein de petits lapins dans la gelée blanche et des positions licencieuses.
A l'Angélus de midi, assise sur les marches, au soleil.
A l'Angélus du soir, tant d'oiseaux j'ouvrais la fenêtre du bureau.

Et on a vidé un étang, je vous raconterai.
Et de tout nouveaux projets pro, je raconterai itou.
Et plein et plein de trucs.
Et on est revenus à Paris avec une barque. Pfff.

poivre et sel

Peut-on me dire pourquoi cette jeune femme ce matin était si jolie et jeune avec ses cheveux poivre et sel ?
Peut-on me dire pourquoi mon neveu Yves a eu un visage de garçon, sans pouvoir s'y tromper, dès l'instant de sa naissance ?
Peut-on me dire comment, dans la nature, le vert va avec tout ?
Peut-on me dire pourquoi, avec Erofeuter, je n'ai jamais eu ma phase de lassitude d'un blog ?
Peut-on m'expliquer pourquoi je fais si peu de ce que j'ai envie de faire ?
Peut-on m'expliquer comment les sushis, brochettes et aga shake don de chez Suiyi Mimura me sont devenus plus essentiels, plus intimes, plus back to my roots, plus nécessaires que la blanquette de veau de maman, que j'aime tant ?
Peut-on me dire pourquoi j'aime tant le vent, le sommeil d'un homme et l'odeur d'un chien tout
chaud ?

Nouf, sa truffe, le cadastre

J’ai des ennemis à la maison.
L’un est ridicule et l’autre est moche. Mais moche moche.
J’aime les courants d’air, j’adore même les courants d’air. Mais cet hiver j’en ai eu assez de ma facture de gaz et j’ai mis, lors d’une absence, un machin devant la porte pour empêcher les courants d’air.
Une absence de mon esprit, pas de mon appartement sinon je n’aurais pas pu mettre le boudin à chienchiens devant la porte.

Bibi pub EDF
envoyé par einstein-rosen-podolsky

Je l’ai mis parce que je l’avais ( depuis perpette où mes parents l’avaient rapporté d’Irlande pour moi, alors qu’un beau pull irlandais ou même un bonnet, c'est quand même pas mal + hype pour avoir chaud quand on a des courants d’air). Non seulement c'est un boudin, ce qui est moche en soi, mais en + c'est un boudin moche avec des chienchiens dessus.
C'est beaucoup pour moi.

Qui plus est, il est l’ennemi de Nouf.
Le courant d’air appartient à Nouf qui y détecte l’identité des naïfs qui croient pouvoir emprunter l’escalier de l’immeuble incognito alors qu’il est derrière la porte avec sa truffe. Dès que je mets le boudin, Nouf l’envoie balader d’un coup de museau, et je dois le remettre. C’est déjà pour moi une fichue honte d’avoir cette chose horrible au pied de ma porte, c’est une forme de torture de me le faire remettre en place toutes les 3 minutes.
Nouf c’est mon chien, est-ce qu’un chien torture sa maîtresse ?
Et encore, parfois Nouf s’assied devant la porte dès qu’il a envoyé le boudin valser.

Je lui ai expliqué que ce bout de parquet devant la porte ne lui appartenait pas, que ce n’était pas inscrit au cadastre, et que le courant d’air non plus.

Ca devient pénible, cette histoire ridicule.

Ou alors c’est une question de jalousie, parce que Nouf est un corniaud de ce format.
Je l’ai déjà traité de saucisse, jamais de boudin.

Et en + c’est moche de chasser les courants d’air avec un truc moche, alors que j’aime les courants d’air.

Ce sont des histoires de mémère, je suis bien d'accord.
Je ne m’en sors pas.

eh eh

Vide-grenier sur le trottoir en bas de chez moi, j'ai acheté cette lampe.
5 €.
J'ai bien fait, non ?
Je l'adore.
Elle est près de mon lit, ça lui va bien. Si on lui met une ampoule, elle marche.

Pour faire total look, j'ai envie de tenter une petite garniture au crochet sur le compteur edf qui est moche comme un compteur edf. En rouge, ça fera devil, non ? Eh eh.
A propos, si vous voulez faire devil, vous avez un générateur de noms gothiques ici. Pupuce et Pépette sont furieusement has been . Hoplàlavoilà donne Trauma. Je préfère Hoplàlavoilà.

Je ne suis pas une pro du crochet, notez bien.
Pour la dentelle comme ma lampe, incompétence totale.
Mais je pourrais faire un petit boléro en tricot pour la chaudière, non ? Oui, quand j'étais ado je faisais des tas de jacquards pour mes neveux, avec des paysages et des zanimos.
La voilà l'idée. Voilà.

Sinon le total look, c'est topissime ici. Je ne sais pas mettre une vidéo Youtube sur un blog Typepad, si quelqu'un peut m'aider ?

Dommage que je n'aie pas de hotte, je te me lui aurais fait une robe-chaussette avec des torsades et des points de riz, et un gros pompon en haut.

En attendant, j'ai mis des yeux de poupée sur le miroir du salon.

Des flous.
Ca fait peur, un peu ? Ca fait devil ? Pourtant ils sont bleus. Eh eh.

EDIT qqs minutes + tard
Eh mais eh ayé, chez Youtube c'est aussi facile que chez Dailymotion, en fait !!!
Bon, alors je vous mets le clip de "ok go", pour le top du total look, donc, même si je trouve qu'il commence à y avoir un peu trop de vidéos sur ce blog.
Mais bon, comme je ne sais toujours pas quoi en faire, de ce blog...

Iroise

L'autre jour, je faisais un décor chez des gens qui paraient yiddish entre eux. J'entends des mots allemands, je crois comprendre, à la fin de la phrase je n'ai rien compris. Phrase suivante, j'ai 3 mots. Pas le sens. Argh, suivante. Idem. Ca agace, ça agace ! Et je n'arrive pas à décrocher, j'écoute.
Et puis plus d'agacement, je suis passée au stade poésie.
Comme la météo marine.
VIKING. Sud-ouest 2 à 3, revenant progressivement secteur Sud-est 3 à 5 en journée, puis fraîchissant localement 6 sur l'ouest à la fin. Mer peu agitée à agitée. UTSIRE. Variable 1 à 3, parfois 4. Mer peu agitée.FORTIES, CROMARTY, FORTH, TYNE, DOGGER. Sud-est à Sud 3 à 5, fraîchissant 6 au nord en fin de nuit. Mer peu agitée à agitée. FISHER, GERMAN. Variable 1 à 3, s'orientant Sud-est 3 à 4 la nuit. Mer peu agitée. HUMBER, TAMISE. Sud-est 3 à 4 parfois 5, virant Secteur Sud la nuit. Mer peu agitée, loca lement agitée au nord.

eh mais Stéphane eh eh

Mais eh oh c'est pas de jeu, les chaînes qui passent de blog en blog ne sont pas pour ceux qui ne bloguent pas ! Qui ne savent pas quoi faire de cette chose qu'ils ont ouverte un jour pas fichu comme les autres ! Non mais Stéphane mais tu me demandes 5 choses que les gens ne savent pas sur moi, alors qu'ils ne savent rien sur moi ou quasi, forcément...
Bon je m'y colle parce que c'est toi.

1. Un jour j'ai cru finir lynchée. J'ai eu une peur qui m'a fait comprendre l'expression "le sang s'est glacé dans ses veines". Et du coup prendre conscience de toute la géographie de mon système sanguin. Que j'ai oubliée depuis, ça va sans dire et c'est pitié.
J'étais au Qatar, venue décorer le mariage d'une princesse. Le jour du mariage, il y avait d'un côté 2000 femmes (les invitées) et un homme (le marié), d'un autre côté dans les coulisses l'équipe avec laquelle j'étais venue: éclairagistes, vidéastes, fleuristes, coiffeur, maquilleur, tapissiers, décorateurs, régisseur, palefreniers, etc. Soit comme dab plein de mecs et une femme (moi).
Je vaquais parmi les invitées, l'oeil aux aguets, en longue robe noire et foulard noir. J'étais bien sûr la seule à pouvoir le faire.
A un moment, sortant des coulisses pour rejoindre à nouveau les invitées, je tombe sur la mère de la mariée. Droite. Raide. Des yeux de dragon et les lèvres en flamme. Derrière elle, une douzaine de femmes campées en barrière, raides comme la justice, dans le silence de l'effroi.
Elles avaient vu une femme entrer dans les coulisses. Elle allait ressortir, elles l'attendaient. Une invitée était allée rejoindre les français.
Je suis ressortie. Je me suis figée. J'ai mis une seconde à comprendre, elles ont mis deux secondes à repérer le bleu de mes yeux et à comprendre, elles aussi.
La différence a été pour moi une seconde de glace pure.

2. Enfant, j'étais certaine de 2 choses: d'une part qu'un jour je rentrerais dans un espèce de coma et que je m'en réveillerais garçon, d'autre part que je mourrais très jeune d'une leucémie.
Je suis toujours une fille et en suis ravie, et je ne suis plus très jeune, ouf.
Mais mon chien Duchien est mort d'une leucémie. Mon chien Nouf va-t-il devenir transexuel ? Au moins ce jour-là, je saurai quoi raconter sur mon blog.
J'étais aussi, enfant, certaine de plein de choses gaies, don't worry.

3. J'ai mon permis ambulances, vieux résidu d'une jeunesse versée dans l'humanitaire.
Ce qui m'a valu, un jour, de foncer toutes sirènes hurlantes à travers une foule incroyablement compacte, que je voyais se fendre à peine 3 m devant mon pare-chocs, comme sous l'effet d'une brasse avec des tout petits bras.
C'était putain d'impressionnant, je priais pour que personne ne se torde la cheville et ne trébuche pour se scotcher comme une mouche sur mon ambulance.
Je devais être à 30 ou 40 à l'heure, mais c'est un de mes souvenirs de conduite les plus ouaouh.
Si l'équipe de secours n'avait pas été là pour me porter silencieusement, je ne suis pas sûre que je n'aurais pas ralenti pour finir avalée par la foule.

4. J'ai peur seule à la campagne, mais peux me balader sans trouille à n'importe quelle heure à Paris. Comme Fauvette, pareil.

5. J'ai fait une génuflexion dans un tribunal.
C'était lors de la liquidation judiciaire de la première boite dans laquelle j'aie travaillé. Il y avait des tas de bancs, avec dessus des tas de gens émus et empruntés, une allée centrale, en face les magistrats tout éclairés que tout le monde regardait et écoutait, et de temps en temps nous nous levions pour apporter un témoignange ou répondre à une question.
Nous n'étions pas au top de nos facultés.
A la fin, tout le monde défile lentement le long des bancs pour sortir, et, en atteignant l'allée centrale, hop vieux réflexe: génuflexion.
Enfin bon, embryon de génuflexion avant de reprendre mes esprits, natürlich. Mais dans la mythologie de l'équipe de travail de cette époque, c'est devenu une profonde génuflexion dont tout le monde rit encore. Pff

fichtre

J'ai encore découvert un truc. C'est drôle, une renaissance comme la mienne est un chapelet de découvertes qui, à chaque fois me paraissent fondamentales et déterminantes et, à chaque fois, sont oubliées dès qu'elles sont digérées. Je serais incapable d'en faire la liste. Je crois même que, si je l'avais écrite au fur et à mesure, il y a certains éléments que je ne comprendrais plus, dont je ne saisirais plus l'ampleur, les dimensions, l'impact, la largeur et la profondeur, le poids et la gravité.

Comme la pièce d'un puzzle qui, parce qu'elle manque, porte en elle la cohérence de l'ensemble. Grâce à elle et au trou qu'elle crée dans le paysage du puzzle, on comprend l'harmonie des couleurs. Parce qu'elle était brisée et qu'on la devinait. On découvre la fluidité des ombres. Parce qu'elle était rompue et que cela heurtait. On saisit le rythme des formes. Parce qu'il était cassé et qu'il nous manquait.

Alors quand on trouve cette pièce, là sous la canapé, on voit son rôle très clairement. Tout ce qu'elle porte coule de source. Puis on la place, on l'oublie, et avec elle la finesse de l'analyse du paysage.

C'est de la trouver après qu'elle nous ait manqué qui, un temps bref, nous a éclairé. Point par point nous a guidé dans la compréhension. A sa place dans l'ensemble, rapidement ce qu'elle nous a appris devient un peu flou, nous le comprenons moins intimement, très vite il n'en restera dans nos esprits que les grandes lignes, la carcasse.

Je ne sais pas pourquoi je dis cela, je suis nulle en puzzles.

Mais quand on se construit soi-même, cela se passe comme ça. Une petite découverte nous fait entrevoir des trésors de compréhension, très fine et très intime, qui ensuite fondent et se diluent dans une maturité aux contours flous.

Aujourd'hui, j'ai compris qu'il était bon de profiter des petits bonheurs qui sont offerts, même avec une boule d'angoisse dans le ventre. Que, si la boule n'est pas gigantesque, il était possible de vivre ensemble, en parallèle, le bonheur et l'angoisse, et que cela me ferait grandir de goûter aussi les bonheurs de ces moments-là, même s'ils sont moins pleins, même s'ils ont moins de place pour se déployer. Même s'ils ne comblent pas.

Je le faisais déjà, mais de mauvaise grâce et sans conscience de leur importance.

Dans 24 heures ça me paraîtra évidentissime et je ne comprendrai plus l'ampleur de ma petite révolution d'aujourd'hui. J'aurai grandi. Gagné, et perdu.

la pluie

Ce matin, à la grâce du changement d'heure (l'automne apporte tous les bonheurs), j'ai écouté la pluie.
Recouchée, au chaud, la fenêtre ouverte, en chien de fusil, Nouf au creux de mon ventre (Nouf est un chien très chat), j'ai écouté la pluie.
C'est si doux la pluie. Le bruit de la pluie.
Au sec dans son lit. Au chaud comme la nuit. Nouf est dans mes plis. La pluie en seul bruit.
Et puis un pas dans la cour, et des volets qu'on ouvre. Y a-t-il bruit moins parisien que ce volet ? Le dimanche ma rue est piétonne, sous la pluie peu de piétons. Juste le marché qui ronronne, personne ne crie sous la pluie.
Juste le bruit de la pluie, et Nouf qui ronfle c'est reparti.