L’autre jour, j’ai bu du Rinquinquin.
Oui, non, oui, dit comme ça, ça n’a l’air de rien. Mais c’est bien de l’héroïsme quasi-pur, car le Rinquinquin est une ignominie absolue.
Prenez une jeune femme, moi mettons, qui vient dîner chez sa vieille marraine. Oui je fais ça, nous nous entendons très bien.
Donc je vais dîner chez ma vieille marraine, et elle me propose du Porto. Parfait. Un petit porto entre dadames, parfait.
Puis elle ajoute « ah mais tu connais mon Rinquinquin ? ». Or non, je ne connais pas son Rinquinquin.
J’aurais drôlement bien aimé que ça dure. J’aurais drôlement bien aimé ne jamais connaître son Rinquinquin.
D’abord, parce que, une fois que j’avais avoué ne pas le connaître, il fallait forcément abandonner l’idée du Porto et me taper le Rinquinquin.
Alors que le Porto, c’est bon. Et qu’un petit verre de Porto sur une terrasse, en regardant le coucher du soleil sur la Tour Eiffel qui scintille, c’est bon aussi.
Ensuite parce que son Rinquinquin est une vaste tromperie. SON Rinquinquin ? On attend une liqueur fabriquée en fraude avec amour dans une baignoire avec des fruits du jardin et de la vieille gnôle de la cave, non ? Eh bien non, c’est un machin industriel dont je n’ai toujours pas compris pourquoi il était devenu SON Rinquiquin. D’autant que s’approprier un truc pareil, moi ça me ficherait une bonne dose de honte.
Une tromperie aussi sur le nom, cela vous évoque quoi, Rinquinquin ? Le petit Quinquin, non ?
Moi j’attendais un élixir de betteraves, une liqueur de chicons, bref un truc qui sente son chnord.
Non, c’est provençal.
Au dos, il y a écrit : « on s’est plié en 4 aux 4 coins de la Provence pour vous créer 4 spécialités ». Quelque chose comme ça. C’est chiquement dit, non ? Ca annonce de la qualité, non ? Ce genre de discours façon populo m’exaspère. Un genre de barbeuq à Raymond. Navrant.
Mais le pire, c’est encore le goût. C’est à la pêche.
Un bon vin de pêche, c’est fait avec les feuilles de pêcher. Là manifestement, c’est à la pêche et pas à la feuille de pêcher.
Un yaourt à la pêche, vous voyez ? Même avec de vraies pêches, ça a un goût un peu chimique. Il y a des fruits comme ça.
Et quand c’est « saveur pêche », ça a un franc goût de chewing-gum.
Eh bien le Rinquinquin a dans ses ingrédients la « saveur pêche ».
Tout est dit. C’est ignoble. Ma pauvre marraine qui n’a plus l’âge de se poisser les mains se les poissera pourtant, parce que SA bouteille de Rinquinquin est pleine des dégoulinades inévitables d’un verre de saloperie sucrailleuse et chimique qu’on reverse dedans vite fait pendant qu’une gentille vieille dame fait un tour en cuisine.
je te plains, mais je dois dire que je me suis régalée de ton récit....et je confirme, le rinquinquin, rien à voir avec le nord....y a plein de trucs bizarres, infects ou pas très classe ici, mais pas encore ta boisson arômatisée....
Rédigé par : emmanuelle | vendredi 02 mar 2007 à 08:31
C'est TOI!!! je t'ai démasqué ma petite... je m'en vais te rayer de mon testament sur le champ, non mais... tu n'auras que la bouteille poisseuse en héritage, peste
Rédigé par : Tante Jacqueline | vendredi 02 mar 2007 à 10:15
J'ai jamais goûté mais j'aime le nom... Rinquinquin, si tu le dis bien, je suis sûr que ça fait rire les enfants. Il n'y avait pas de plantes chez ta marraine ? Parce que hop, plus rapide que dans la bouteille...
Rédigé par : spicynico | vendredi 02 mar 2007 à 12:14
>> Spicynico je te vois viendre mais non, pas chez ma marraine de yucca à tailler ppur décoincer le store, non non.
Et je m'élève contre la dévastation des crocus
>> tante Jacqueline non pas ça, pas le testament, non ! Sinon je raconte l'histoire du répondeur. Ah je vous tiens, là.
>> Emmanuelle merciiii !!!
C'est infect, les gaufres ?
Rédigé par : hoplàlavoilà | vendredi 02 mar 2007 à 15:33