Quand j'ai la tête creuse et lourde, quand les poumons sentent l'air arriver, quand mes épaules et mon cou ont un lien de quasi-douleur, là derrière les oreilles, je sais que je ne me rendormirai pas.
Jamais autrement je n'ai les sinus creux. Insomnie.
Je sais.
Je me lève.
Quand je ne savais pas, j'attendais le retour du sommeil. La tête creuse et lourde. Les bras là, le cou. L'air qui passe. Entre. Sort. Passe dans la tête creuse. Entre. Sort. Les poumons le sentaient. J'attendais. Je pensais. Les poumons qui sentent l'air. La tête lourde, les sinus creux. Les poumons qui sentent, qui se serrent.
Les poumons, l'horreur du souvenir des poumons sous une enclume. Crises d'asthme de l'enfance. La nuit, réveillée. Les poumons entre 6 murs qui se rapprochent, comme un ascenseur de science-fiction. Qui se rapprochent. Qui serrent. 6 enclumes. Compression. La douleur insensée, la mort toute proche.
Si, oui, elles peuvent comprimer + encore. Se rapprocher.
Respirer par le nez. Contrôler. Contrôler une douleur atroce plutôt que laisser se monstruoser la douleur anarchique. Contrôler. Se donner l'atroce douleur. C'est mieux.
Souvenir atroce.
25 ans, ignorants de médecins. A 25 ans, je mourais encore. La puberté n'avait rien arrêté. L'âge adulte seulement.
6 enclumes. Les bras, les jambes sont en coton. Vite, s'en servir quand même, prévenir les parents. Maman, maman. Petite. Après, seule.
Assise, je veux dormir assise. Maman, je vais mourir. Bientôt je n'aurai plus assez de force pour le contrôle. Maman, les enclumes. Les poumons éclatent, éclaboussent les bras, les épaules, les machoires. Oui, assise. Oui, par le nez. Laissez-moi. Maman, une piqure, je veux mourir.
Souvenir atroce.
Je ne me rendormirai pas. Je sais. Les sinus creux, il faut se lever. Se faire un Nesquik. La télé est nase. Va te recoucher, le chien, tu ne comprends pas ce que je fiche là. Free c'est bien mais pour la télé c'est nul, noos c'était mieux la nuit: Jimmy, Poirot sur TMC.
Alors les blogs. Ouf. Merci.
Tiens, l'effet du Nesquik, la tête est plus pleine, moins lourde. Je me recouche ?
Quelques minutes suffisent pour savoir. Couchée, the Nesquik effect est loin. Creuse. Lourde. Le cou. Putain, ça va être une grande. Je vais ranger, bricoler. Je suis nase. Je vais être crevée demain.
crevée mais vivante, j'espère.
Rédigé par : tirui | samedi 07 oct 2006 à 23:27
Oui heureusement, et contente de l'être !
Rédigé par : hoplalavoila | dimanche 08 oct 2006 à 14:45